Les Bozarts

de l'Abbevillois

ecole des beaux arts abbeville – Papiers d’Algérie

CHRISTINE BOVER

DU 11 OCTOBRE AU 5 NOVEMBRE 2010

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Christine Bover est née en 1955 en Algérie.
Elle quitte ce pays en 1964, soit deux ans après son indépendance.

Cette rupture avec l’enfance et son terreau natal est brutale, sans appel, sans retour en arrière possible.

Cet évènement l’amènera à travailler sur la mémoire et le souvenir ; sur les traces et les signes qui se croisent et se mélangent dans son esprit, situant toujours son champ pictural et plastique dans le cher pays de son enfance.
Quatorze années s’écoulent avant qu’elle retourne en Algérie où elle retrouve l’ancienne pépinière de sa famille et les personnes qui travaillaient alors pour son grand-père.
Un retour aux sources qui lui donne l’occasion de collecter des petits objets, des fragments de matières et des morceaux de papiers ; ramassés ça et là ; ils sont autant d’éléments matériels qui de par leur charge, agissent comme stimulants de la mémoire.
A l’aide de ses collections elle élabore des paysages intimistes dans des boites que l’on peut à loisir, ouvrir et refermer.

Les reliques bidimensionnelles qui nous intéressent ici sont scannées et stockées dans la mémoire de son ordinateur. Elle fait traduire les fragments de textes rédigés en arabe de manière à pouvoir établir, au besoin, une relation entre le fond, la forme et le sens des images qu’elle fabrique. Les souvenirs et les images s’accumulent dans notre cerveau ; comment s’y ordonnent-ils ? Comment interagissent-ils ? Comment interpréter les combinaisons qui découlent de ces rencontres ? Fortuites ? Aléatoires ?

Autant de questions que se pose Christine Bover.

A l’aide de son outil informatique, grâce à sa capacité de mémoire et à sa vélocité, elle peut mixer tel un DJ ? Les bandes de texte et les images. En infographie, on parle de calque, ce sont des images que l’on superpose et que l’on peut manipuler indépendamment les unes des autres, mais qui, par transparence, constituent une entité picturale. Elle manipule ces calques à la manière d’un rêve où s’enchaînent, sans logique apparente, les mots, les sons et les images. Il est question ici d’une certaine logique, celle des interférences et des signaux qui se répondent à une vitesse qui ne nous laisse guère le temps de comprendre et de se rassurer. La circulation de ces flux d’information et leurs télescopages incessants, Christine Bover les capture, les fixe de quelques clics sur son écran. Elle nous donne à voir le fruit de ces circonvolutions artificielles.



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