Les Bozarts

de l'Abbevillois

Marie-Claude Bachelier Heynen

 

 

Du 23 septembre au 17 novembre 2023

Le conte, qu’en est-il ?

Des contes, il en existe dans tous les pays du monde, des histoires qui se transmettent de bouche à oreille pour distraire et instruire les enfants.

Ces récits imaginaires, fantastiques, aux univers merveilleux ne visent pas seulement à nous amuser, mais nous édifient, nous reprennent, et parfois même nous sauvent.

Carlo Collodi, quand il crée Pinocchio en 1881, va le faire mourir assez rapidement, il le fait pendre par des malfrats qui l’ont grugé, comme si c’était juste ce qu’il méritait pour s’être égaré sur la route. Et, c’est la révolte parmi les enfants qui suivent l’histoire de ce pantin de bois avec passion chaque semaine dans le « Giornale per i Bambini » !

Alors il le ressuscite, lui donne une seconde chance comme le fils prodigue.

Il y a un effet miroir en lien avec ce fils qui se révolte et part mener brillante et joyeuse vie, mais qui se retrouve dans une misère noire, sans ami quand vient à lui manquer sa fortune.

Pinocchio, ce personnage qui nous ressemble beaucoup plus qu’on ne l’imagine, par ses faiblesses, mais aussi par sa résilience face à l’adversité, sa capacité à rebondir jusqu’à triompher et devenir libre.

Il ne ressemble en rien à ce pantin édulcoré qu’en a fait Walt Disney. Il fait face à la mort, à la perte de Lumignon, au danger, aux mensonges de ce monde, sa route est compliquée ; elle me fait penser à la peinture de Carrache, « Hercule à la croisée des chemins »…, quel itinéraire prendre ?

A la fin, c’est grandiose, c’est ce qui importe.

Quant à Peau d’Âne, c’est une autre histoire, une histoire de fille, de princesse qui n’aurait pu imaginer que son monde s’écroule et soit mis en danger. La prédation du père qui veut lui voler son âme, c’est énorme !

Comment peut-on réagir face à tout ça ?

On fuit, on se cache, on met en place une stratégie pour s’en sortir et vivre, puisqu’il faut bien que la vie prenne le dessus.

Il y a dans le monde contemporain autant de Peau d’Âne qu’au temps de Charles Perrault, des prédateurs sans scrupules passant par les mailles du filet, mais il y aura toujours de ces « princes » sauveurs qui font que le manteau de l’âne se retrouve un jour dans l’armoire.

Une peau d’Âne n’est pas seulement la victime d’un père, d’un frère, d’un ami de la famille…, elle peut aussi être vandalisée par des mots inappropriés et des regards assassins.

Toutefois, comme Pinocchio, quand le manteau tombe, la princesse resplendit.

Marie-Claude Bachelier-Heynen Dunkerque, le 8 septembre 2023

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