Les Bozarts

de l'Abbevillois

Elise Dupuis

Graphisme, peinture et céramique

du 6 au 31 mai 2023

 

Le travail de Elise Dupuis s’articule autour de deux axes, le volume, à travers la pratique du modelage, et l’univers bidimentionnel du dessin,de la peinture et des techniques mixtes.

La confrontation de ces deux genres très différents de représentation dans un même lieu peut dès lors poser question…

Quels liens le regardant est il en mesure d’établir entre ces deux systèmes de représentation, entre ces deux univers esthétiques ?

Sommes nous tenus d’apporter une réponse à cette question ?

L’artiste est libre des ses choix et rien ne l’oblige à se justifier… de même que le spectateur est aussi libre d’apporter à cette question la réponse qui lui convient…

Nous allons néanmoins évoquer quelques pistes qui permettront de décrypter l’ensemble présenté dans la galerie de l’école des Beaux-Arts.

Les têtes modelées d’ Elise Dupuis incarnent une certaine réalité, elles figurent une partie du corps humain et des visages, de femmes essentiellement.

Ces visages expriment des états d’âmes, des sentiments, ils nous communiquent, de part la manière dont nous les percevons, certaines informations que chacun interprète à son grée et selon le référentiel qui lui est propre.

Ainsi cette apparence physique est en relation avec ce qui préside à l’état d’esprit de l’individu, le regardant ainsi que le représenté, une activité cérébrale qui est invisible, et que nous percevons à travers l’expression du visage.

La tête est donc le siège de ce monde invisible, notre conscience et aussi de notre inconscience, cet univers s’y niche bien au chaud et plus ou moins à l’abri du monde extérieur.

Et c’est à l’intérieur de la tête que s’élaborent ces représentations fugaces, insaisissables, des images qui souvent échappent à notre analyse et par la même à notre contrôle.

Celles que nous donne à voir Elise Dupuis font partie de ce registre, elle explore cet univers, elle en fixe quelques éléments, elle les fait poser pour nous et les livre en pâture à nos regards indiscrets…

Quelles prises de risque !

Car cet arrêt sur image intime vient en percuter un autre, celui de l’observateur qui ne peut échapper à son propre défilé de visions, à sa nomenclature personnelle… intime…secrète..

L’artiste accepte cette prise de risque, carburant de son processus créatif, ses jeux de mots picturaux … elle ose le regard de l’autre comme beaucoup d’artistes,

pour exister tout simplement !

Jean-François Petitperrin

 

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